Arrêt du tabac, est-ce utile quand on est vieux ?

19 avril 2014 Pas (encore) de commentaires... Par Ghislaine

Il existe un âge où le tabac attire : entre 15 et 25 ans. Ensuite, on essaie d’arrêter. Personnellement, j’ai arrêté à 29 ans, et je me suis toujours demandé si j’avais arrêté assez tôt, si je n’allais pas tout de même devoir « payer » mes années de tabac quand je serai plus vieille…

Plus on est jeune, mieux c’est…

Selon les derniers résultats de la cohorte américaine NHIS, lorsque le sevrage survient vers 30 ans, l’espérance de vie augmente de 10 ans et rejoint celle des non fumeurs. A 40 ans, elle est de 9 ans, à 50 ans, de 6 ans et à 60 ans, de 4 ans. Le schéma ci-dessous, trouvé sur le site du JIM, montre bien le bénéfice :

Figure² : Gain d’espérance de vie selon l’âge du sevrage par rapport à un fumeur continuant à fumer toute sa vie. Ce gain est de 10 ans, 9 ans, 6 ans et 4 ans lorsque le sevrage a lieu respectivement vers 30 ans, 40 ans, 50 ans et 60 ans

 Mais après 70 ans, y-a t-il toujours un bénéfice ?

La réduction du risque existe bien, elle est de 27% pour les 70-79 ans et de 24% pour les plus de 80 ans, pour des personnes ayant arrêté entre 60 et 70 ans³. Elle concerne le risque de maladie cardiaque. Pour les maladies qui concernent les poumons (cancer et maladies des bronches), le bénéfice existe mais il est moindre et dépend beaucoup de la durée du tabagisme.

Les auteurs expliquent qu’il n’existe pas de démarche médicale ou chirurgicale qui puisse donner un bénéfice aussi rapide et aussi important dans le cadre de la prévention secondaire, et avec un meilleur coût/efficacité : en effet, ça ne coûte rien !!!

La difficulté de l’arrêt est identique quel que soit l’âge

Et en plus, ils ont comparé la difficulté de l’arrêt du tabac en fonction de l’âge et de la durée du tabagisme, et ils n’ont pas trouvé de différence : en clair, ce n’est pas parce qu’on a 68 ans et qu’on fume depuis 50 ans que c’est plus dur d’arrêter… Mais cela veut dire aussi que c’est aussi dur d’arrêter à 20 ans, et qu’il ne faut pas sous-estimer l’importance des aides à l’arrêt pour les jeunes fumeurs.

L’arrêt du tabac est une décision très personnelle, qui ne se fait pas suite à une injonction du médecin ou des parents. J’en avais parlé un peu dans mon billet « comportement identitaire » : le choix de l’arrêt ou du tabac est celui du fumeur… Le respecter, c’est la meilleure façon d’accompagner la personne. Même si ce n’est pas facile 😉

Le baromètre Santé 2010 des Français¹montre que le tabagisme concerne 46,7% des hommes et 35% des femmes entre 26 et 34 ans, mais seulement 9,6% des hommes et 5,9% des femmes entre 65 et 74 ans. Dans ce chiffre évidemment, on ne compte pas ceux qui sont mort de leur tabagisme, mais on compte ceux qui ont arrêté.

 

¹INPES 2010

² Jha P et al. N Engl J Med 2013 ; 368 : 341-50

³ Gellert C et al. Arch Int Med 2012 ; 172 : 837-44

 

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