Pour mon médecin

4 novembre 2012 Un commentaire Par Ghislaine

J’ai un médecin formidable. Après la lecture de ce billet de Gélule, M comme… Ça fait mal, j’ai eu envie de vous décrire non pas la médecine telle que je la perçois dans les médias, mais telle que je la vis.

Je ne me souviens plus de ma première visite, en revanche je sais qu’il a toujours été disponible pour me prendre dans les 4 heures qui suivaient si je lui demandais. Un jour que nous discutions de son métier – alors que je venais le voir pour une « crève » qui me laissait sans force et dont il m’a guérie avec un traitement « de choc » – il m’a expliqué que son rôle était de « remettre les gens au travail ». J’ai trouvé que c’était la plus belle mission du médecin : permettre à ses patients de reprendre leur place dans la société.

Quand nous avons eu notre projet d’enfant, je n’avais pas vraiment de gynéco. Je lui ai demandé de suivre ma grossesse, et il a accepté. Nous avons pris le temps de parler des précautions à prendre sur le plan alimentaire, en voyage… Et comparé à d’autres femmes enceintes dans mon entourage, j’ai joui d’une « liberté » incroyable : pas d’interdit alimentaire. Par exemple, pour l’alcool, il a eu l’anecdote suivante : « du temps de mon épouse, on conseillait aux femmes de ne boire que du Bordeaux ». Nous savions tout les deux que la consommation devait rester, en quantité et en fréquence, quelque chose de très exceptionnel. J’ai mangé des sushis, des steaks saignants, des huîtres…

Evidemment, si quelque chose s’était mal passé je n’aurais peut-être pas le même discours, mais comme je l’ai indiqué dans un autre de mes billets, le risque lié à l’alimentation en France est vraiment faible. J’imagine que médecin a pensé qu’au vu de mon environnement, mon métier et mon « bon sens », il était plus important de me dire de prendre soin de moi et de m’écouter plutôt que de me stresser avec des conseils surprotecteurs. D’abord, ne pas nuire.

Ce raisonnement, il l’a lors de toutes nos consultations. Lorsqu’il n’est pas sûr d’un traitement, il me le dit et regarde avec moi (moi sur mon Vidal sur iPhone, lui sur son ordi), on discute des options. Il tranche, évidemment. Je ne suis pas médecin. Mais j’aime que ma voix compte dans l’ordonnance. Ce n’est pas un « médecin 2.0 » : il a un vieil ordinateur, ne connais pas le JIM.fr, il est abonné au Quotidien du Médecin (mais ne doit pas le lire beaucoup vu qu’ils sont toujours sous plastique quand je viens)… Et il a plein de livres dans sa bibliothèque. Et quand je sors de chez lui, je me sens toujours mieux que quand je suis entrée.

Une autre expérience incroyable que j’ai eu avec l’excellence de la médecine, c’est lors de mon accouchement. Les équipes médicales qui se sont relayées de 6h30 à mon arrivée, jusqu’à l’accouchement à 18h, le profond sentiment de sécurité que j’ai ressenti… Vraiment, je n’ai rien à dire d’autre que merci, bravo, je reviendrai !

Je vois moi aussi, comme Gélule, les commentaires et les articles sur la pratique de la médecine. Et comme partout, il y a sûrement des médecins qui font mal leur métier… D’ailleurs j’ai eu des médecins moins attentionnés que d’autres. Mais j’ai changé quand ça ne m’allait pas, et j’ai un profond respect pour mon médecin, de l’admiration aussi. Parce que la responsabilité qu’il a, de suivre la santé de mon fils, de mon mari et la mienne, et celles de tous les autres patients qui passent dans son cabinet, moi je ne sais pas si je pourrais assumer. Quel que soit mon salaire.

 

Un Commentaire

  1. Brice dit :
    Le 5 novembre 2012 - 23:25

    Ayant le même médecin… Je suis de même avis ! Et en même temps je ne prends pas son talent, sa gentillesse et son humilité pour des acquis. J’ai le sentiment d’avoir beaucoup de chance et d’être « bien tombé ». Je ne sais pas combien de médecins comme lui redorent le blason de cette belle vocation et en particulier de la médecine généraliste, et donc je le recommande à ma famille et à mes amis.

    Car un bon médecin, c’est aussi un secret qu’on se partage en chuchotant, puisqu’il est interdit de communiquer officiellement ou de faire des comparatifs. La réputation vaut et coûte parfois très cher pour nous, professionnellement ou personnellement. Elle s’affiche avec force recommandations sur LinkedIn, se calcule sur Klout et s’illumine d’étoiles sur eBay. Mais quand il s’agit des médecins… Silence. L’information s’esquive, la confidence s’invite. Et personne ne saura d’ailleurs jamais le nom de notre formidable médecin en lisant ce blog. Mais j’espère de tout cœur qu’il s’y reconnaîtra et que ça le fera sourire avec sa bienveillance habituelle ! 🙂

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