Faut-il avaler la pilule ?

10 octobre 2010 4 commentaires Par Ghislaine

Il en existe pour la croissance, la mémoire, la vieillesse, la jeunesse, les femmes enceintes… Ils ciblent les cheveux, les yeux, la peau, les os… Nous en prenons pour les vacances, les examens, le travail, le sommeil… Les compléments alimentaires sont partout et, semble-t-il, depuis toujours.

L’huile de foie de morue est leur ancêtre et Actimel est leur futur. Mais que sont les compléments alimentaires ? Sommes-nous vraiment tous en grand danger d’ostéoporose ou de surmenage sans notre cocktail Calcium + vitamine D ou nos oméga 3 ?

Ces petites pilules peuvent contenir de nombreuses choses : des vitamines, des minéraux, des lipides, jusque là ça va encore. Des antioxydants, des algues, des probiotiques, c’est déjà plus compliqué… Et quand on mélange tout et qu’on appelle ça Bion Transit ou Phytophanère, on ne sait plus vraiment ce qu’on avale.

Et pourtant, le marché s’emballe : le cabinet Precepta prévoit un chiffre d’affaire de 2 milliards d’euro d’ici 2012, et les acteurs sont de plus en plus nombreux: Boiron, Merck, Bayer, mais aussi Nestlé et L’Oréal. Tout ça pour un bénéfice souvent remis en cause.

Alors qu’en est-il ? Le calcium et la vitamine D ont des effets reconnus sur la santé osseuse, les folates sont recommandés pour les femmes voulant avoir un enfant, mais tous les compléments alimentaires ne sont pas bénéfiques. Dans le meilleur des cas, ils ne feront rien. Dans le pire des cas, ils diminueront l’efficacité d’autres traitements (par exemple le millepertuis et la pilule contraceptive), et peuvent même s’ils sont absorbés en trop grande quantité devenir nocifs (hypervitaminose).

Si vous pouvez, bien entendu, demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien, des sites existent aussi pour en savoir plus, comme complément élémentaire ou Caducee. Et si, comme moi, vous prenez du oenobiol solaire avant d’aller à la plage, ça vous aidera peut-être à vous sentir plus vite en vacances à défaut de vous éviter les coups de soleil… Ce qui n’est déjà pas si mal !

 

4 Commentaires

  1. Brice dit :
    Le 10 octobre 2010 - 23:28

    Après l’homéopathie et la luminothérapie, voici donc une nouvelle recette vieille comme le monde et remise au goût du jour avec un terrible parfum de charlatanisme.

    Et pourtant… Combien de mères de familles ont-elle cassé des ampoules de Sargenor dans les verres de leurs enfants et combien d’étudiants ont-ils allègrement embrayé sur le Guronsan pour tenir le coup pendant les longues soirées de révision ?

    Difficile de faire la part des choses, mais un peu moins difficile après avoir lu cet article. Merci et bravo pour cet éclairage, qui permet de mieux s’y retrouver dans la jungle des compléments alimentaires.

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  2. Ghislaine dit :
    Le 10 octobre 2010 - 23:55

    Merci pour ce premier commentaire très gentil 🙂

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  3. Merlin Pin dit :
    Le 13 octobre 2010 - 20:30

    « Tout geste thérapeutique, valide ou non, comporte […]une part plus ou moins grande d’effet placebo. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_placebo

    Donc, un complément alimentaire peut avoir des effets bénéfiques. Le tout est de ne pas ingérer en même temps trop de cochonneries…

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    • Ghislaine dit :
      Le 14 octobre 2010 - 12:38

      L’effet placebo, que ce soit pour les compléments alimentaires ou les médicaments, est un élément normalement pris en compte dans les études cliniques et écarté grâce à un groupe placebo ou témoin.

      C’est parfois difficile à mettre en place, et l’origine des difficultés à tester un aliment fonctionnel: comment faire un placebo d’un yaourt ou d’une boisson, alors que les éléments testés ajoutent un goût, une texture à l’aliment?

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