Je deviendrai un héros…

16 mars 2012 2 commentaires Par Ghislaine

J’ai eu 18 ans en 1997. Cet âge avait deux grandes significations pour moi : j’allais pouvoir voter… Et donner mon sang. J’ai la chance de ne pas compter d’hémophile dans mon entourage, ni personne qui ait ou ait eu un besoin de sang ou d’organe, mais j’ai toujours eu envie de donner. Une façon pour moi de devenir une sorte de héros : à chaque don, je sauve une vie. Et ça participe à l’estime de soi, de sauver des vies :).

Deux ans plus tard une amie m’a confié qu’elle donnait ses plaquettes. Elle m’a expliqué le déroulement du don, que ça durait 3 heures entre l’arrivée au centre de transfusion et le départ, qu’elle faisait une sieste l’après midi… Mais aussi que les plaquettes ne se conservent que 3 jours et qu’il n’y a pas beaucoup de donneurs. J’ai donc commencé à donner mes plaquettes, après tout regarder un dvd au centre ou chez moi, ça revient au même (tous les centres dans lesquels j’ai donné proposaient de regarder des films pendant le don).

Et il y a quelques années au centre de transfusion, on m’a parlé du don de moelle osseuse. Il ne s’agit pas de la moelle épinière, qui se situe dans la colonne vertébrale et qui appartient au système nerveux, mais de la moelle qu’on trouve dans les os et qui contient les cellules hématopoïétiques, précurseurs des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Des maladies comme l’hémophilie nécessitent une destruction complète de ces cellules chez le malade… Et il faut ensuite les remplacer par d’autres : d’où le besoin de donneurs de moelle.

Ce don est plus engageant que celui de sang ou de plaquette : si vous êtes compatible avec un receveur il y a quelques examens à faire et une hospitalisation de 3 jours pour le prélèvement. Et une vie sauvée à la clé.

Cela fait bientôt 10 ans que je suis inscrite au registre de l’agence de la Biomédecine, j’ai été appelée une fois et finalement je n’ai pas été « retenue ». J’en ai été très déçue… Un peu l’impression d’avoir perdu au loto après avoir vu tous les numéros correspondre sauf le dernier, j’imagine que le malade de l’autre coté du miroir a eu la même impression en pire… Avec un peu de chance il y avait un autre donneur davantage compatible…

Il y a une chance sur un million de trouver un donneur de moelle compatible lorsque celui-ci n’est pas trouvé dans la famille proche du malade… Et en 2011, il y avait 196 391 donneurs inscrits au registre. Le nombre de don a été de 266 en France et à l’international l’année dernière, pour environ 2 000 personnes qui attendent un donneur compatible.

La semaine prochaine c’est la 7ème semaine nationale du don de moelle osseuse. Etes-vous inscrit ? Avez-vous déjà donné votre moelle ? Les réactions à la proposition d’inscription au registre sont très diverses dans mon entourage… Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

2 Commentaires

  1. Haurat dit :
    Le 17 mars 2012 - 10:16

    Chère Ghislaine, je ne nous connaissais pas ce point commun d’être donneur de sang et de plaquettes. Pour moi, le don ne m’a jamais fait sentir un héros car j’ai commencé à donner des « bouts de moi » très jeune : j’ai participé à une expérience médicale que menait mon père avec un dermato, professeur de médecine, sur la cicatrisation des grands brûlés. J’ai donné mon avant-bras pour qu’on simule une cloque de brûlure et qu’on observe la façon dont cela cicatrisait. Ensuite, j’ai donné mon sang, dès 18 ans. Bizarrement, je dissocie le don de son objectif qui est de sauver une vie. ll y a en fait tellement d’aléas entre le souhait de donner et l’arrivée au receveur (questionnaire, évaluation des risques, éviction en cas de tonnes de situations médicales ou personnelles, numération avant le don et nécessité d’avoir soi-même suffisamment de plaquettes, examen du sang et enfin, utilisation dans un délai suffisamment court), que je ne suis jamais vraiment certaine que mon sang ou mes cellules vont arriver à bon port… j’ai essayé de faire du prosélytisme pour susciter de nouvelles vocations de donneurs. Les centres sont super bien équipés, le personnel adorable, vous êtes traité aux petits oignons, vous regardez un film ou lisez tous les Galas ou Paris Match que vous avez en retard, vous vous posez en faisant une bonne action. En effet, l’estime de soi est au taquet ! Malheureusement, comme tu le signales, il y a très peu de donneurs, tous dons confondus et je le regrette comme toi.

    Pour résumer, quelles qu’en soient les raisons, DONNEZ !

    Répondre

    • Ghislaine dit :
      Le 17 mars 2012 - 16:06

      Je trouve ça très difficile de transmettre cette volonté de donner. As-tu déjà réussi à transformer un non-donneur en donneur ? Moi je n’ai jamais réussi…

      Répondre

Répondre à Haurat

Votre email n'est jamaispublié ou partagé. Les champs requis sont marqués *