Un petit verre ?

20 mars 2016 13 commentaires Par Ghislaine

Le 22 mars, ce sera la journée mondiale de l’eau… et le dernier jour d’une mission de 6 mois en tant que Nutrition, Health & Wellness manager chez Nestlé Waters. Le monde de l’eau m’a ouvert bien des secrets, que je m’en vais partager avec vous !

L’eau, un aliment pas comme les autres

L’eau est un nutriment à part : indispensable, il n’apporte néanmoins aucune calorie, donc aucune source d’énergie pour le corps. il est présent dans la plupart des aliments et dans toutes les boissons, mais reste (ou devrait rester) la source unique de notre hydratation.

Le symbole chimique de l’eau est H2O, parce qu’elle est composée d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène. Et pourtant, dans l’eau que nous buvons, il y a beaucoup plus que de l’H2O : des minéraux, des composés organiques, des polluants parfois. Et c’est là que la différence se fait entre eau de source, minérale ou du robinet.

Eau minérale, de source, du robinet : quelles différences ?

On ne devrait pas parler d’eau minérale mais d’eaux minérales. En effet, chaque eau minérale est unique par définition¹ : elle provient d’une source unique, fruit d’un parcours géologique souterrain qui lui confère sa composition en minéraux stable et constante dans le temps. Elle est reconnue pour ses vertus pour la santé par l’Académie de Médecine. Ce sont ces deux derniers points qui la différencient des eaux de sources, dont la composition en minéraux peut varier.

Les eaux minérales ne subissent aucun traitement chimique. Elles peuvent être « déferrisées » ou « démanganéisées », car le fer et le manganèse sont des éléments fréquents dans l’eau de source. Dans ce cas, ce sont des procédés physiques (filtration, décantation…) qui sont utilisés.

Les eaux minérales ont des définitions différentes selon les pays : en Amérique, elles doivent avoir un minimum de minéraux, alors qu’en France c’est la constance de ces minéraux et la reconnaissance d’un bénéfice pour la santé qui les définissent.

L’eau du robinet, quant à elle, peut subir des traitements chimiques et peut provenir des nappes phréatiques, mais également d’usines de retraitement des eaux usées. L’origine de l’eau du robinet n’est pas garantie, seule la potabilité est normalement assurée en France.

Pourquoi choisir une eau minérale ?

En France, la qualité de l’eau du robinet est globalement très bonne d’un point de vue sanitaire. Les alertes sont très rares et c’est plutôt le goût qui est mis en cause quand on l’évite. Pour ma part, j’ai toujours eu la chance d’habiter dans des régions où l’eau était très bonne, mais cela n’empêche pas parfois d’acheter de l’eau en bouteille… Qui a tout de même des côtés pratiques indéniables.

D’abord, les formats des bouteilles : impossible de sortir l’été ou d’envisager mon heure de métro pour aller au travail sans ma bouteille d’eau ! Idem pour la bouteille sur la table de nuit ou celle dans la voiture… Et certes on peut utiliser des gourdes ou remplir plusieurs fois sa bouteille d’eau, mais il faut penser à la changer de temps en temps car les bactéries aiment les milieux humides…

Si les eaux minérales ne font ni maigrir ni rajeunir, elles ont beaucoup d’autres atouts.

Et le premier, c’est d’apporter des minéraux, notamment le calcium et le magnésium. Ces deux là, nous les connaissons bien : le premier nous aide à avoir des os solides, le deuxième nous est prescrit en cas de coup de pompe. On trouve le premier dans les produits laitiers, le deuxième dans le chocolat… Mais avec les calories ! Alors pour ceux qui ont fait des petits excès ou qui sont particulièrement attentifs à leurs apports, c’est tout de même bon à savoir.

Enfin, le goût. Les eaux minérales, c’est d’abord une évocation d’un terroir, le fruit d’un processus qui permet à l’eau de prendre le goût de la Terre.

Saviez vous qu’il était impossible pour des chercheurs de reproduire la composition de certaines eaux minérales ? Les séquences de dissolution des minéraux dans l’eau, le temps nécessaire et sûrement de nombreux autres paramètres font que ces eaux sont réellement uniques !

Et pour les enfants ?

Pour la préparation des biberons, les formules infantiles sont conçues pour être mélangées à des eaux peu minéralisées : il faut donc regarder sur la bouteille qu’elle porte bien la mention « convient aux nourrissons ».

Pour les enfants, n’importe quelle eau peut convenir : le plus important étant qu’ils boivent. Près de 90% des enfants n’atteignent pas les recommandations d’hydratation² : s’ils aiment le goût, les eaux calciques peuvent être une bonne option, d’autant plus qu’au moment de l’adolescence, ils peuvent se détourner des produits laitiers.

Quel que soit votre choix, buvez de l’eau !

Pour information, un manque d’hydratation peut être la cause de maux de tête, de difficulté à se concentrer, de fatigue… On pense souvent à la crise d’hypoglycémie quand on voit quelqu’un tourner de l’oeil, mais c’est souvent dû à un manque d’eau.

On parle aussi souvent des 1,5 litres d’eau à boire dans la journée : c’est un repère, qui est basé sur la moyenne des eaux qui sortent (transpiration, urine, selles) et de ce qui entre (nourriture, ce que notre corps fabrique). La différence entre les deux donne ce chiffre, qui doit augmenter s’il fait chaud, si on bouge beaucoup ou si on mange des plats très secs ou très salés. Et bien sûr, il faut boire de l’eau si on a soif, voire même avant.

Non, les sodas n’hydratent pas « comme l’eau »

Vous me direz, boire de l’eau ou du jus de fruit, des sodas sans sucre ou un café, ça hydrate pareil. Et bien non. D’abord parce que boire un jus de fruit ou un soda sucré doit être avant tout un acte de plaisir vécu comme tel, et pas pour se désaltérer. Si vous avez soif, buvez de l’eau. Si vous avez envie de vous faire plaisir, faites vous plaisir… Mais ne confondez pas l’un et l’autre.

Ensuite il y a les boissons édulcorées. Je n’ai jamais été à l’aise avec le concept, à part pour les diabétiques accro aux sodas, parce qu’il faut bien trouver une solution du moindre mal. Je pense qu’il vaut mieux s’habituer à boire sans calories, voire même sans goût, au moins pour les repas. Le gout sucré des boissons change la perception des autres aliments, et il est difficile d’apprécier des saveurs acides ou amères si on a le gout du sucré en référence.

Les données scientifiques sur les édulcorants sont globalement assez rassurantes (même si on essaie régulièrement de nous faire croire le contraire), et si les boissons édulcorées c’est vraiment votre truc, je n’ai pas plus d’argument que ça pour vous dissuader.

Et l’environnement ?

Alors bien sûr, il y a la question de l’impact environnemental de la bouteille d’eau : le transport des bouteilles, l’utilisation de pétrole pour les fabriquer, les utilisateurs irresponsables qui jettent les bouteilles à la mer, et le coût du recyclage.

Certes, l’eau minérale a un coût environnemental. Mais ce coût est pour moi à mettre en perspective des qualités dont nous avons parlé plus haut, des efforts importants fait par les entreprises exploitant les sources pour préserver l’impluvium (c’est le nom de la région au dessus de la source, qui doit être préservée pour protéger les sources de la pollution), et des initiatives de la collectivité pour rendre le recyclage des emballages plastiques plus efficaces et rentable.

J’ai accepté de ne pas être une femme « zéro carbone », mais de faire des choix éclairés.

C’est pour éclairer un peu plus les vôtres sur les eaux minérales que j’ai écrit ce billet, et il y en aura d’autres sur le sujet de l’hydratation, qui me semble un pilier central de l’équilibre alimentaire. Si vous avez des questions, n’hésitez pas 🙂

Sources :

Pour en savoir plus, vous pouvez consultez le numéro spécial des Cahiers de Nutrition et de Diététique sur les eaux minérales, disponible gratuitement en ligne : www.emn-sante.com, qui a fourni les références spécifiques ci-dessous :

¹Eaux minérales naturelles : quelles spécificités ? Virginie Foulon, Cahiers de Nutrition et de Diététique,2015

²Evolution de la consommation des boissons en France, Pascale Hebel, Cahiers de Nutrition et de Diététique, 2015

 

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